le Dieu Impatient

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« Écrire ! Verser avec rage toute la sincérité de soi sur le papier tentateur, si vite, si vite parfois que la main lutte et renâcle, surmenée par le dieu impatient qui la guide… »
Colette, La Vagabonde

 

05 Nov Le visage du soleil

Une beauté Si belle que j’ose à peine noircir la blancheur de la page, de peur de ternir son éclat de l’ombre hésitante de mes mots. Hier que je la voyais pour la première fois, j’ai compris que je découvrais enfin le visage du soleil. Il avait profité de l’épaisseur de l’air de novembre pour me révéler la finesse et la délicatesse de ses traits qu’une lumière moins aveuglante me permettait de distinguer. Elle me souriait. L’immensité de son sourire pleuvait sur moi une armée d’anges blancs et rieurs dont les battements d’aile réchauffaient l’hiver et mon coeur. Elle était si près de...

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31 Oct Sérénité

Au moment où ma méditation du matin arrivait à sa fin, j’ai senti la chaleur d’un généreux rayon de soleil se poser sur ma poitrine. J’ai ouvert les yeux : en face de moi, au dessus des immeubles, le ciel s’était dégagé, il restait encore quelques nuages blancs éparpillés, doux et silencieux, qui s’échappaient au loin. Peu importent mes peurs. Peu importent mes ténèbres dont j’obscurcis mon coeur et mon esprit et qui crispent mon corps. Je suis touché par la grâce du moment, et cette réponse à la fois réconfortante et prometteuse que le roi de la galaxie est venu m’apporter,...

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25 Oct L’heure de tous les dangers

Je le sais… c’est celle où Mister Hyde se réveille. Tous les jours. Parce qu’il est pervers et sournois, je sais qu’il attend son heure et qu’il ne la manque presque plus jamais. Parce que mon temps, paraît-il, est de plus en plus mortel et fuyant dans l’abime d’un macabre sablier. C’est lorsque le soleil décline, que l’ombre et la nuit avancent, que nos tâches quotidiennes s’estompent pour laisser place, soit-disant, aux récompenses. Monsieur Caché est un dictateur : il sait que je ne lui résiste pas. Happy hour ou pas, il se sert en double et ne laisse plus aucune...

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23 Oct Béagnitudes

La satisfaction perle de tout son être, de sa voix qui traverse à pleine joie ses forêts nasales pour embrumer l’espace de ses échos goguenards. Oui, il fait bon vivre sur les bourrelets replets qui tremblent en cascades des rires de contentement que son humour emporte à plein, comme d’habitude… Une nouvelle fois, n’est-il pas irrésistible ? S’il les voit à peine à travers l’humidité de ses cornées submergées d’émotion et de ferveur, ses interlocuteurs, complices et un peu contraints quand-même, ne sont ils pas tordus comme lui ? À vrai dire, ses esclaffements sont si forts qu’il a quelque peine...

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22 Oct La tentation de ne pas exister

Je surplombe une lame et son fil luisant et menaçant comme l’éclair lorsqu’il se fait trop proche. S’il perd l’équilibre incertain qui le retient sur la tranche, je ne sais pas comment le couteau retomberait. Je ne sais même pas si ce côté, celui qui brille à la lumière, est réellement plus chaud que l’autre, froid et sombre comme le deuil. Je ne sais pas non plus si mon souflle a le moindre pouvoir pour faire pencher la lame à droite ou à gauche. Je ne vois que l'arête effilée, dangereuse et effrayante, sur laquelle j’ai tellement peur de m’écraser. Mais...

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20 Oct Deux folles

Est-ce la réminiscence d'un roman d'Amélie Nothomb ? Je suis à dîner chez deux folles. Leur appartement se situe dans les combles d'un bâtiment délabré. Notre table est au milieu de la pièce, il n'y a presque aucun autre meuble. L'obscurité, la pauvreté et l'abandon rêgnent. Nous sommes sous le toit, la charpente est à nu, il n'y a ni plafond ni isolation. La toiture est recouverte moitié par des ardoises moitié par des vitres d'un verre épais, à travers lesquelles s'engouffre le noir de la nuit. Il pleut dehors, une pluie froide qui tambourine les ardoises et pénètre les...

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18 Oct Empty trash (?)

Un quart de seconde mon sang se glace… Le communiqué qui s’affiche en pop up sur l’écran me pose une question à laquelle je n’ai aucune envie de répondre. Alors, plutôt que d’y perdre des plombes, je clique enter sur le pavé bleu et le message disparaît dans un bruissement de papier froissé. Je pense à peine à ces misérables dossiers et fichiers détenteurs de prétendus trésors qui viennent de disparaître par la trappe. Je n’ai même pas voulu vérifier si je n’allais pas perdre des perles. J’y repense un instant plus tard, avant d’aller plonger vers d’autres mers et d’autres rêves...

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18 Oct “Le royaume des cieux est au-dedans de vous” (Luc, 17-21)

Les merveilles sont en moi et ne demandent qu’à se réaliser… Mes impatiences, mes craintes sont des obstacles et des limites que je dois effacer patiemment, humblement… Il ne sert à rien de brusquer l’enfant apeuré qui résiste en moi, mais plutôt de lui faire comprendre à quel point il est aimé et accueilli. De lui dire qu’il n’est pas seul puisque, bien au contraire, il est un sujet unique et indispensable de la création. De lui révéler que son concours, avec celui de de tous les vivants, est nécessaire pour l’édification du royaume. Le monde subtil et invisible des anges,...

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12 Oct Se laisser faire…

Il n’y a qu’à se laisser faire… Et c’est la seule chose qui t’es demandée. C’est ici, en fait, que réside la seule difficulté et elle peut te paraître de taille… Lâcher prise… Pour offrir la liberté à tout l’amour, toute l’énergie qui est autour de toi et en toi, pour permettre la réalisation de tes plus beaux rêves. Oui, tes plus beaux rêves ne sont pas des chimères, ils ne sont pas dans ton coeur pour rien, ils répondent au sens même de ton existence : Ils la justifieront en s’accomplissant. L’enjeu pour toi est celui de la liberté. Il n’y...

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11 Oct Le tintement du gong

La finesse du tintement du gong est telle qu’il finit par disparaître… Où va t’il ? À chaque usage, aux moments de méditation et de recueillement, la vibration du gong est un trait qui relie le visible et l’invisible. C’est une vague de son qui fend l’air et qui me révèle l’unité des deux mondes. Celui, visible et perceptible de mes sens, qui est en mon corps et autour de moi, le monde que l’on a pris l’habitude d’appeler le monde terrestre… Et celui, tellement subtil mais tout aussi réel, de l’invisible infiniment doux, aimant, attentif et disponible. Le silence qui est venu se poser sur...

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