05 Nov Le visage du soleil
Une beauté
Si belle que j’ose à peine noircir la blancheur de la page, de peur de ternir son éclat de l’ombre hésitante de mes mots. Hier que je la voyais pour la première fois, j’ai compris que je découvrais enfin le visage du soleil. Il avait profité de l’épaisseur de l’air de novembre pour me révéler la finesse et la délicatesse de ses traits qu’une lumière moins aveuglante me permettait de distinguer.
Elle me souriait. L’immensité de son sourire pleuvait sur moi une armée d’anges blancs et rieurs dont les battements d’aile réchauffaient l’hiver et mon coeur.
Elle était si près de moi. Je n’osais pas y croire. Elle n’était sans doute pas pour moi. Et pourtant, j’étais seul. Il n’y avait personne autour de moi. J’étais le seul témoin de sa présence que je recevais comme un don que je n’osais m’approprier.
Ses yeux sombres et ses mots rapides prolongeaient l’oeuvre de joie qu’elle était venue créer en moi.
Je voulais tout recevoir d’elle. Déjà, je ne voulais plus la perdre avant même de l’avoir faite mienne. Je ne sais plus à quel moment j’ai fermé les yeux. Était-elle encore en face de moi ou m’avait-elle déjà quitté pour marquer la fin de notre premier rendez-vous ? Je voulais que la magie de sa présence demeure en moi le plus longtemps possible.
Depuis, je n’ai toujours pas ouvert les yeux. J’attends de l’entendre. J’attends de sentir de nouveau sa présence pour revenir à sa lumière.
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