15 Sep Rien à dire
« Cherchons comme cherchent ceux qui doivent trouver, et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore. »
Cette citation bien connue de Saint Augustin, c’est celle que j’inscrirai au fronton de mon académie.
J’ai de plus en plus de mal avec les certitudes. Plus elles sont assénées, plus elles semblent fortes et indiscutables, plus elles me mettent mal à l’aise pour ne pas dire plus. Particulièrement celles qui touchent aux valeurs morales et sociales.
Vous comprenez, rien n’est plus comme avant, notre civilisation f… le camp, la religion, la famille !
… En même temps, l’indignation proclamée par l’autre bord ne m’émeut pas du tout.
Il est loin le temps où je pérorais mes certitudes ! J’en ai étourdi à ce point mes proches à l’époque, qu’ils me pardonnent, qu’ils n’ont pas vu que j’étais passé à un mode un peu plus silencieux : pour eux, l’écho de mes bêtises d’alors ne s’est pas encore tu.
J’étais frappé, il y a quelques semaines, par mon propre mutisme au moment de grandes manifestations qui remplissaient les rues de Paris. Il était question de mariage pour tous. Je ne parvenais pas à me faire une opinion ni à prendre parti. Cela ne me concernait pas, pas directement, pas pour le moment. Pire, cela ne m’intéressait même pas. Alors je m’employais avec courage et application à faire un peu semblant, je ne voulais contrarier personne.
Plus le temps passe, plus j’élimine ! Les sujets qui m’intéressent sont de plus en plus rares. Je n’arrive même pas à m’inquiéter de ce rabougrissement intellectuel. Parce qu’il y a des flammes. Quelques unes, encore incertaines. Mais tellement belles, fragiles. Pour qu’elles brillent, il faut que tout le reste soit gagné par l’obscurité.
Zut alors, nous sommes dimanche. Comme prêche hebdomadaire, j’aurais pu faire mieux.
Pas de commentaire