Berlin

14 Sep Berlin

La première fois, le Mur venait de tomber quelques mois plus tôt. Je n’y étais pas retourné depuis. L’Allemagne s’est réunie, la Pologne est entrée dans l’Union Européenne, la Guerre Froide définitivement gelée, certains ont même dit que l’Histoire était arrivée à la fin de son cycle.

Cela paraît loin déjà. On parle de guerre en Syrie, l’instabilité du monde actuel ferait presque regretter l’ancien, beaucoup plus simple à comprendre entre le monde du bien, à l’ouest, et celui du mal, à l’est. Depuis, l’écorce terrestre craquèle de plus en plus, le béton de nos certitudes d’alors explose de partout.

Je n’ai pas mis le pied en ville. J’ai suivi, une fois encore, le parcours stéréotypé de l’homme d’affaires d’aujourd’hui : aéroport, taxi, foire professionnelle en périphérie, taxi, aéroport. Mon seul exploit : j’ai réussi, avant de quitter la ville, à aller gratter une bande de pelouse qui larmoyait entre la station d’arrêt du taxi et l’entrée du terminal. Il pleuvait à verse, la terre n’était pas profonde, il y avait plus de gravier et de sable, mais j’ai pu y plonger quelques doigts et extraire quelques grains noirs mouillés que j’ai roulés, tout heureux, entre mes doigts.

Je suis reparti avec ce petit bout de Berlin sur moi. C’est le seul hommage que j’ai pu lui rendre.

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