15 Fév Une voix d’ange
Un paysage désert en plein soleil de midi. Seul le silence l’habite, et mes regrets. Car je sens bien l’intensité du lieu. Il fait si chaud, la lumière est si blanche sous le ciel d’azur. C’est un parfum d’éternité. C’est tout simplement l’éternité. Sans atours et sans embages.
J’étais alors en survol. J’avais quitté l’enveloppe de mon corps, et je franchissais l’espace. Sous le ventre de mon cœur un instant à nu glissait la terre. Je sentais des chaleurs intenses, dont les douceurs caressaient sa chair et le ravissaient.
Où suis-je ? À l’instant où j’écris, je ne le sais pas. Je n’y suis pas encore, alors que mon esprit y est déjà. Pèsent encore en moi le poids de la tristesse et du regret, ils m’empêchent encore d’y être, mais ils ne sont pas lourds face à l’appel que j’entends de partout, en moi et autour de moi. Je comprends. Mon cœur y est déjà. C’est lui qui m’appelle. Celui à qui je ne vais plus désobéir. Au contraire. J’entre en écoute. Car c’est l’heure où même le silence parle. Ce petit filet d’or, cette voix d’ange ou d’enfant qui m’appelle à le suivre en lui faisant confiance entière et définitive.
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