24 Déc Papa
Mon cher Papa,
Nous voici tous réunis autour de toi, en cette veillée de Noël.. C’est une des journées les plus fortes de l’année: la journée de l’attente, celle de la naissance du Sauveur, celle de la joie des enfants, de la chaleur familiale…
Je suis sûr que tu te réjouis de nous voir tous réunis autour de toi. Cette année, c’est vrai que la veillée de Noël est un peu triste pour nous tous. Tu nous as fait une drôle de surprise en partant au moment où nous allions te retrouver pour les fêtes. Mais d’un autre côté, je crois que toutes les prochaines veillées de Noël seront habitées par ton souvenir. Un souvenir heureux, apaisé comme les traits de ton visage encore ce matin, un souvenir rempli de toutes les valeurs que tu nous a transmis pendant ta vie.
En témoignent, de ton souvenir, les nombreux témoignages et les histoires, les anecdotes aussi, qui nous parviennent ces derniers jours. Toutes confirment et disent les mêmes choses: tu laisses en nos têtes et en nos coeurs des souvenirs merveilleux.
Tu as gravé en nous l’image d’un père à la personnalité aussi originale que positive.
Mon cher Papa, au moment de te dire au revoir, je voudrais t’exprimer ma gratitude pour tous les cadeaux que j’ai reçu de toi. A commencer par le plus grand, le plus unique: la Vie, bien-sûr et avant tout. Et aussi toutes ces qualités bien à toi et qui te rendaient à la fois tellement original, délicieux, unique. Je ne voudrais en citer que quelques unes, celles qui me parlent le plus fort ce matin.
Tout d’abord, ton immense courtoisie.. celle qui, paraît-il, te venait de ton père. Cette douceur, cette politesse, cette amabilité, et toutes ces milles attentions pour tous ceux qui t’entouraient.
Cette courtoisie allait de paire avec ton élégance, ta distinction personnelle, ton allure, dont tes enfants comme Maman étaient si fiers..
Un autre trait de ton caractère, avec ton flegme et ton humour si britanniques, c’était ta modestie, ton ‘understatement’ tellement fort, peut-être même parfois trop fort.
Cette bonne humeur permanente, cette recherche de bien vivre la vie et de la rendre la plus agréable à tes proches, avec tes rituels, tes habitudes, tes petites joies pour tant de choses… Tout ceci compose, je m’en suis rendu compte avec le temps, une vraie sagesse de vie.
C’est cette sagesse de vie que je veux le plus développer dans ma vie aujourd’hui. Savoir apprécier le temps présent, aimer la vie… Je te promets, mon cher Papa, de le pratiquer de plus en plus. Et j’aimerais, comme cadeau de Noël, que chacun d’entre nous, réunis autour de toi aujourd’hui, reçoive ce don du bonheur simple.
Tu es tout près de nous tous ce matin, j’en suis sûr. Et particulièrement près de Maman, qui va avoir particulièrement besoin de ton soutien dans ces journées difficiles. Tu as le droit d’être fier de ta famille, de l’unité au delà de la mort avec ton épouse comme de celle qui est si forte entre tes quatre enfants.
Charles est à mes côtés, tu étais heureux qu’il porte le prénom d’un de nos ancêtres et qu’il t’assure de la continuité de la ligne familiale. Ensemble, nous voudrions te dire au revoir, mon cher Papa. Je sais que tu n’es pas loin de nous.
Au revoir.
texte lu en Cathédrale de Saint Malo, le 24 décembre 2007
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