27 Mai Nos anges se parlent entre eux
Heureusement pour eux, point n’est besoin de conciliabule. Leur job, c’est de se faire comprendre de ceux dont ils ont la charge et la protection. C’est-à-dire de nous. De toi. De moi.
Toi, je ne sais pas. Mais moi, je lui souhaite bien du courage, à mon ange.
Car tout à l’heure, quand ce texte est venu affleurer dans ma tête, je m’en suis rendu compte pour la première fois. Je suis champion quand il s’agit de convoquer les anges et de les envoyer en mission. Comme un vulgaire contremaître. Je leur bourre la tête de mes messages et de mes intentions. À eux de se débrouiller et d’aller convaincre l’autre.
À chaque fois, je leur parle à tous les deux. Au mien surtout, et à l’autre aussi. Celui de la personne auprès de laquelle j’entreprends une action, une démarche, une demande ou une attente… À mon ange gardien, je confie mes intentions. En lui demandant d’aller rencontrer celui de la personne en question. C’est quand-même assez sérieux, parce que je respecte les anges. Je ne leur demande aucune magie, et encore moins d’aller forcer les passages. Car je sais qu’ils agiront pour le bien. Le mien comme celui de l’autre. Celui qui dépasse mes intentions. Le bien de l’autre n’est pas forcément celui que j’imagine. Cela, j’ai appris à le respecter.
Je n’ai aucun doute que nos anges se parlent entre eux. Nous autres humains, hommes et femmes, nous ne nous rencontrons jamais pour rien. Mais souvent, la plupart du temps dans mon cas, les intentions sont des lieux de combats. C’est ce que j’ai encore beaucoup de mal à comprendre. Mes intentions ne sont pas forcément les meilleures. Ni pour moi, parfois. Ni pour l’autre, encore plus souvent peut-être. J’attends toujours que le concert de nos anges jouent la musique qui bat dans mon cœur. Ce n’est pas juste. Je viens de m’en rendre compte en constatant la faiblesse de mon écoute en retour. Ou en réception… tant mon tempérament m’incline toujours à envoyer des messages sans souvent écouter ceux qui viennent.
C’est pourquoi je préfère m’en remettre aux anges. Eux, ils savent. Ce n’est pas mon intention qui compte le plus. C’est le bon accord de deux volontés et de deux personnes qui se rencontrent. Il y a un bien plus fort que celui que je veux. C’est sans doute la sagesse qui pointe dans mon cœur, je m’y accorde volontiers, tout en priant que mes mouvements parfois trop forts ne fassent aucun mal, aucun trouble nulle part.
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