16 Fév Le souffle d’un ange
Le savais-tu ? Il y a tellement d’anges dans le ciel que même Dieu ne sait pas combien ils sont. C’est depuis qu’il a décidé de créer l’homme et la femme, et qu’il a eu cette drôle d’idée que chaque nouveau né serait accompagné d’un ange gardien. On dit que lui-même n’avait pas prévu, dans sa tendresse et son amour immenses, que l’histoire de l’humanité durerait si longtemps, et que les hommes et les femmes seraient si nombreux.
Donc, depuis l’apparition d’Adam puis d’Ève, c’est toujours pareil. Selon le plan de Dieu, et à la conception de tous les bébés, un ange jaillit de son côté. On dit qu’à chaque fois, une créature magnifique apparaît. Elle grandit tout de suite, et déjà, après seulement quelques secondes, c’est un être merveilleusement beau qui est prêt à s’envoler comme un papillon géant. Ses ailes qui battent dans le ciel éternel scintillent comme des cristaux magiques qui reflètent toutes les beautés du paradis. Son corps magnifique et altier ressemble aux statues des pharaons d’Égypte. Mais ce qui est le plus frappant, c’est qu’il est transparent comme un torrent de montagne : C’est la pureté et l’infini qu’on voit à travers lui. Il n’a aucun défaut, il n’a aucune faiblesse, il est pur comme une perle d’eau précieuse, une petite réplique de Dieu. En lui, rien ne fait obstacle aux vibrations de la lumière et de l’amour.
Si tu ne te rappelles pas de ta naissance, tes parents t’ont certainement dit qu’à peine sorti du ventre de ta mère, tu avais poussé un petit cri. C’est le cas de tous les bébés, ne t’inquiète pas ! Et quand les nouveaux nés oublient de le faire, il y a toujours une infirmière pas loin, pour lui donner une gentille petite tape sur le dos pour lui rappeler qu’il doit pousser son cri. C’est pour cela qu’on dit d’elle qu’elle est une sage-femme. Mais savais-tu pourquoi il est si important qu’un nouveau-né se manifeste bruyamment ? C’est parce que c’est comme ça que le bébé appelle son ange gardien !
Car ils sont une multitude à guetter et à écouter en silence ! Tu comprends, eux, cela fait neuf mois qu’ils attendent d’être appelés. Dès que l’amour d’un papa a engendré un bébé dans le ventre d’une maman, Dieu sourit parce que c’est son amour qui est renouvelé. Souviens-toi ce que je t’ai dit au début de ce conte… C’est ce sourire qui lui chatouille délicieusement le ventre, jusqu’à ce qu’un petit ange s’en échappe. Il va alors rejoindre l’armée de tous les autres chérubins et séraphins qui vont attendre neuf mois dans le ciel avant de venir auprès de leur protégé. Parce qu’il faut tout ce temps pour qu’un bébé grandisse suffisamment dans le ventre de sa maman. C’est seulement après qu’il a assez de force pour venir au monde.
Dans le ciel, il y a une place spéciale réservée à tous ces anges qui attendent la naissance des petits bébés. On l’appelle le balcon céleste. C’est un immense nuage blanc ourlé de vents doux qui gonflent des coussins d’air tendre comme du coton. C’est là qu’ils s’appuient : Car la peau des anges est très fine, il ne faudrait pas qu’ils se fassent mal quand ils se penchent sur ce balcon qui glisse lentement au dessus de la planète. Au gré du souffle de Dieu, ils font le tour de la terre une fois par jour. Ils scrutent les mouvements des humains lorsque les rayons du soleil éclairent le monde. Et la nuit, ils se reposent un peu quand la pâle lumière de la lune vient endormir les hommes. Mais pas trop, parce qu’on ne sait jamais : parfois, les bébés naissent la nuit aussi !
Aussi, quand les neuf mois ont passé, nul parmi eux ne rit ou se distrait. C’est un grand silence qui vient s’imposer chez ces anges là. Avec beaucoup de concentration, alors que le vent lui-même se tait, ils ouvrent grandes leurs oreilles pour entendre l’appel des bébés qui naissent.
Chaque ange le sait : il reconnaîtra l’enfant que Dieu lui a donné de servir, dès que celui-ci l’appellera. Il suffit d’un petit cri, celui du nouveau né qui sort du ventre de sa maman, pour que l’ange sache que c’est lui qui est appelé, et pas son céleste voisin de droite, ni celui de gauche. Car il n’y a aucun appel qui ressemble à un autre, parce que tous les bébés sont uniques, et que tous les anges sont uniques aussi. Alors, il ouvre ses ailes et d’un grand vol, quitte le balcon céleste pour venir se poser tout près du petit bébé.
Les bébés sont ainsi faits qu’ils peuvent voir les anges : ils viennent à peine de quitter le ventre de leur maman, ils savent encore regarder avec les yeux du coeur. C’est alors une grande fête de rires et de joies entre chaque bébé et son ange, et souvent les parents rient aussi du bonheur de voir leur enfant si heureux. Ce n’est qu’un peu plus tard que les bébés commencent à apprendre à voir avec les yeux du corps. S’ils ne peuvent plus voir leur ange, parce qu’il est transparent et invisible aux hommes, le souvenir de leur présence ne s’efface jamais complètement.
C’est comme ça depuis la nuit des temps, et restera ainsi jusqu’au dernier des hommes ! Nous avons chacun notre ange gardien et, si nous ne pouvons pas le voir avec nos yeux humains, il n’est pas très difficile de sentir sa présence. Car à chaque fois qu’une belle pensée traverse ton esprit, qu’un beau sentiment chavire ton coeur, c’est parce qu’il te les a soufflé au creux de ton oreille. C’est lui aussi, quand tu cours trop vite, qui t’empêches de glisser ou de heurter les obstacles que tu ne vois pas, et quand tu tombes parfois, il se jette en dessous de toi pour amortir le choc de son mieux et t’éviter d’avoir trop mal.
Au moment où je te raconte cette histoire, il est là, tout près de toi, car il ne te quitte jamais ! Il suffit que tu fermes les yeux, que tu écoutes ta respiration monter en silence par vagues dans ton corps et dans ton cœur. Alors, si tu ne bouges pas, tu finiras par le reconnaître.
Tu vois déjà ces étoiles argentées qui scintillent au ciel de la nuit ? Et ce grand nuage de sable d’or qui vient doucement vers toi ? Regarde bien, au creux de ce souffle chaud et tendre qui s’approche de toi. C’est son visage qui t’apparaît, c’est bien ton ange à toi, celui qui te sourit, qui t’aime et qui va protéger ta nuit et tes rêves, comme tous les jours de ta vie.
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