J’ai rencontré Isabelle Adjani

06 Oct J’ai rencontré Isabelle Adjani

Je rêvais, il y a quelques jours, qu’une inconnue et moi tombions amoureux l’un de l’autre. C’était une bénédiction. J’étais sûr que c’était vrai, je ne savais pas que je rêvais. Il s’est alors produit quelque chose de mystérieux dans mon rêve. J’étais avec cette femme, je crois que nous étions attablés quelque part. Nous étions heureux d’être ensemble.

Puis, je tournais la tête, et quittais un moment du regard la femme aimée. De l’autre côté, j’étais attiré par une lumière et une beauté encore plus forte. C’était la femme qui s’était déplacée en un souffle, et qui s’était transformée. Alors, je la reconnaissais. C’était Isabelle Adjani.

Ce sentiment de proximité que j’avais ressenti au début de mon rêve disparaissait d’un coup. À la place, l’intimidation me gagnait. Cette femme était tellement belle, tellement idéale. L’amour changeait sans doute, je ne sais pas vraiment car le rêve a pris fin à peu près à ce moment là. Mais il me semble bien que je comprenais alors que cette femme ne m’aimerait pas, parce que telle n’était pas sa mission. Moi, j’allais l’aimer. L’amour serait toujours là. Je crois que je recevais alors, avec l’apparition merveilleuse d’une femme dont je n’avais certainement jamais rêvé jusqu’alors, une nouvelle mission de vie. Celle d’adorer, d’aimer et de célébrer toutes les femmes. Coûte que coûte.

Ce rêve m’a réveillé. Je ne l’ai sans doute pas bien compris. C’est pourquoi j’ai fini par l’oublier. Jusqu’à hier matin…

Je promenais mon chien sur le trottoir de notre boulevard parisien. Déjà, je revenais vers la maison. Nous étions sur le côté impair du boulevard, celui qui s’adosse à Paris, tandis que nous, nous sommes contre le Bois de Boulogne.

Quand je l’ai vue…

Cela n’a duré que quelques secondes. Le temps qu’elle arrive à ma hauteur, à moins que ce soit moi, ou que nous soyons chacun arrivés à la hauteur de l’autre.

Tu m’as compris, toi qui me lis.

C’était Isabelle Adjani.

Elle a fait un léger écart pour nous éviter.

Le chien d’abord, qui venait en tête, batifolant sur le bitûme, toujours excité par les innombrables odeurs qui enrichissent les sols urbains de tous les trésors. Projetant sa grande carcasse à droite et à gauche, suivie du balayage joyeux de sa queue en panache, il déploie toujours beaucoup de mouvements et d’énergie. Celle-ci peut attirer les passants, car il est vrai que mon chien rayonne de bonheur et d’une affection qu’il adore partager autour de lui. Elle peut en importuner d’autres. Ce fut visiblement le cas.

Moi ensuite, qui suivait à quelques mètres, et qui ne me doutais absolument pas de l’imminence de l’apparition d’une déesse.

Elle m’a à peine remarqué. Déjà, elle croisait au large.

Elle était emmitouflée sous un large foulard sombre qui lui couvrait la tête, mais qui ne cachait pas suffisamment son visage divin que j’avais instinctivement reconnu. Comme si, depuis la nuit de mes temps, je m’étais inconsciemment préparé à la rencontrer. Les dieux et les déesses m’attirent instinctivement.

Je trouve utile ici de préciser que je n’avais jamais été son grand admirateur, jusqu’à ces derniers jours. J’avais bien vu et aimé certains de ses films, il y a longtemps. Et je me souviens aussi, il y a plus longtemps encore, que ma mère m’avait parlé d’une jeune comédienne aussi inconnue que prodigieusement talentueuse, qu’elle avait découverte dans son interprétation d’Ondine, à la Comédie Française.

Certes, toutes les années de ma jeunesse, j’avais bien remarqué l’aura particulière qui entourait cette actrice rare et incroyablement belle. Je me souviens d’un camarade d’études qui me confiait avec flamme sa fascination amoureuse pour elle.

Elle si mystérieuse et distante, peut-être justement parce qu’elle apparaissait de moins en moins, et que sa beauté unique la plaçait au-dessus des mortels, à commencer par moi. C’est pourquoi je crois que je lui préférais des actrices dont les beautés me semblaient plus accessibles, dont les corps me paraissaient plus palpables.

J’ai fait alors ce qui m’arrive parfois, mais trop rarement sans doute, et qui se produit uniquement quand survient cette seule circonstance. Lorsque je croise une jolie femme. Je me suis arrêté, puis, je me suis retourné. Et je l’ai regardé s’éloigner.

Elle marchait assez vite. Moi qui l’avais imaginé plus petite, j’étais surpris de la voir plus grande. Certes, elle portait des chaussures à talons haut, mais ceux-ci n’expliquaient pas tout. On était au tout début du mois d’octobre. Et si l’automne, cette année, est moins doux que d’habitude, je m’étonnais de l’épaisseur de son manteau sombre, marron je crois. Le foulard, le manteau, le pas de côté, l’absence du moindre contact avec le passant que j’étais, jusqu’aux talons qui l’éloignaient du sol… La beauté, le mystère et la distance de la déesse étaient bien réels.

Longtemps, sa marche droite m’a fait penser qu’elle allait remonter tout le boulevard, en direction de la Muette. Mais à un moment, elle est partie sur la droite, en direction des jardins du Ranelagh.

Elle a disparu.

Et depuis, elle ne me quitte plus.

Rien n’est pas hasard. Ces derniers jours, est-ce parce que je pense plus souvent à eux et que je demande leur aide, j’ai l’impression que les anges sont à l’œuvre. Plus qu’avant. C’est toujours un petit signe, un clin d’œil, une réponse ou un coin de nuage qui se lève dans ma tête ou dans mon cœur. C’est toujours inattendu. C’est toujours très doux.

Il y a les rêves. Ils reviennent. Moi qui ne suis ni prêtre ni médium, je crois que les anges se servent des rêves pour me parler. Pas tous les rêves, sans doute. Et puis, il y en a de nombreux dont je ne me souviens pas au réveil. Mais il y en a qui me marquent. Comme celui où je tombais amoureux d’Isabelle Adjani.

La croiser « en vrai » à peine deux ou trois jours plus tard n’est pas un hasard. C’est un clin d’œil, qui m’était adressé à moi puisqu’elle-même ne m’a pas remarqué.

Je ne vais pas devenir fou d’Isabelle Adjani, ni errer autour de l’immeuble dont elle est sortie l’autre jour. Celui-ci n’est pas loin, il suffit de traverser le trottoir et de marcher quelques dizaines de mètres seulement, vers le nord. Côté Paris.

Ce qui ne me quitte plus depuis l’autre jour, c’est la vision d’une déesse. En ce qui me concerne, point n’est besoin d’aller chercher Dieu ailleurs. Plus ça va, plus je crois que Dieu n’est pas là où on le croit, et qu’il n’est pas non plus celui que nous croyons ou, plutôt, celui que nous nous inventons.

Dieu est en tout et en tous. Nous sommes tous appelés à devenir des dieux et à fusionner avec lui. Nous avons tous des chemins différents à suivre. Le mien est là je crois. C’est pourquoi j’ouvre tant les yeux et les oreilles aux messages que m’envoie mon ange en ce moment.

L’apparition d’Isabelle Adjani, c’est la confirmation du rêve de l’autre jour. C’est l’envoi en mission, vers les femmes. Leur glorification, leur adoration. C’est dans l’amour que les hommes portent aux femmes – et réciproquement – que se manifeste l’amour divin de la plus belle manière.

Ce que j’écris n’a aucune valeur théorique, philosophique et encore moins théologique. Je m’en fiche complètement. C’est un rêve, une tentative poétique et romantique. Celle à laquelle je me sens appelé depuis ma naissance. Celle à laquelle m’invite l’ange aujourd’hui. Celui qui me dit : Ose, va, travaille et fais confiance.

Alors, je lui réponds. J’ose. J’y vais. J’écris et je te fais confiance.

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