03 Mai Héliogabale et Sardanapale
Mes paradis reculent, ils s’éloignent mais ne disparaissent jamais. L’ardeur ne s’éteindra sans doute qu’à ma mort : je ne pense pas que l’âge la diminuera, mais qu’il la sublimera vers des rêves plus éthérés ou plus spirituels. En attendant, je suis toujours vivant… Le désir d’écrire et d’aimer est trop profond, surtout celui d’écrire au sujet des femmes et de les aimer.
Cette nuit, je pense que j’étais encore illuminé par la beauté de Fanny Ardant dont je venais de voir deux films en quelques jours. Je rêvais des femmes, de l’amour, de leurs corps et de leur grâce infinie. Je ne sais pourquoi, deux des mots d’un poème fascinant de Verlaine s’inscrivaient en lettres d’or sous mon front. Ils brillaient si fort que je me réveillais en pleine nuit. Je prenais le soin de les écrire dans mon téléphone tout proche, et je me rendormais avec la certitude que l’éclat de ces mots au mystère exotique venaient de signaler le réveil d’un déclic tant attendu en moi. Au réveil ce matin, je savais que j’irai donc reprendre la plume…
Je viens de relire Résignation de Verlaine, et je suis frappé par le sens de ce poème que je n’avais pas lu depuis plus de vingt ans et qui est venu affluer à ma conscience cette nuit.
Je ne vais pas laisser la beauté repartir… Je reprends le flambeau, avec peut-être une liberté intérieure comme je n’en ai jamais eue. Celle qui devrait enfin me permettre d’écrire.
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