21 Nov Des squelettes en plein ciel
Je les vois, encore plus ridicules que s’ils étaient encore nus et vivants. Les bras qui s’agitent dans la nuit pour brasser l’air et avancer, ils balancent dans le vide avec leurs crânes dodelinants, et j’essaie de les secouer au vent avec mes bonnes ondes, pour qu’ils prennent un peu de forme et de force.
On ne sait jamais, il y aurait bien un ou deux gogos qui finiraient par y croire, non ? Non d’un chien, ça ne mord pas aujourd’hui, ils sont figés comme des épouvantails en plein champ, ils remuent à peine, il n’y a pas plus de souffle que dans les poumons d’un mort. Ils ne feraient même pas peur à une mouche et personne pour mordre à l’hameçon. Pourtant, Messieurs-Dames, c’est un deal honnête que je propose. Je chalande, certes. Mais je donne. Plus que vous n’oserez jamais, pour la plupart d’entre vous puisque vous n’osez et n’imaginez pas assez. Je donne tout ce que je vois, voyez-vous, ce que je sens, ce que je sais sans le savoir, que je ne pourrais plus bientôt en dormir.
En attendant, ça fait un bruit bizarre, comme les portes en lianes de bambous tressés dans les restaurants chinois. Un bruit sec, creux et mat, qui ne veut rien dire. C’est absurde, aussi idiot que des squelettes qui voudraient voler vers la lune en novembre.
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