21 Avr Cavernances
N’allez, ne vas pas chercher plus loin.
Vous, toi , je ne sais plus très bien à qui je parle. Aux grains de sables probablement, aux rayures que l’air glisse entre les roches, au désert… à personne.
Peu importe. Au creux, en face de l’éclat d’une lumière, j’y suis comme nous y serons tous, un jour ou l’autre. Alors, je veux bien oublier, provisoirement, ce nous si nécessaire et cette communauté si recherchée et qui me semble, un temps, si illusoire.
Au fond du trou, un mur de pierre froide luisante d’ennui et de ternes reliefs… Face contre face : mon profil, mon front, mes yeux, mon nez et ma bouche, jusque mon menton qui voudrait fuir… Contre la froideur indifférente du minéral qui se tait.
L’obscurité rampe dans les basses fréquences où je me perds.
J’ai l’impression qu’il y a des lueurs qui dansent au dehors. Bien haut, si on relève assez la tête, si on regarde là où nous l’aurions appris et entendu…
Mais pourquoi lever les yeux ? En obéissant à qui, à quoi ? J’aurai préféré les nuances du soleil se reflétant sur la mer, le matin, lorsque la marée montante s’étale et sommeille un peu sur les hauteurs de la plage.
Peut-être… tout n’est pas encore dit. Rien, en fait, ne le sera jusqu’au dernier souffle.
Ce soir, je ne comprends plus rien, alors je me concentre sur l’essentiel : respirer, inspirer et expirer les perles de vie qui circulent autour de moi et en moi, en espérant qu’elles me réaniment.
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