Un arrière goût d’eau plate dans la bouche

23 Oct Un arrière goût d’eau plate dans la bouche

Pas de joie, pas de bonheur. Pas en ce moment. C’est rarement le moment d’ailleurs. Pourquoi alors vivons-nous ? S’il fallait faire le calcul des instants heureux de sa vie, Juliette sait bien que le total ne s’élèverait pas très haut, en pourcentage du tout.

Alors, est-ce l’intensité qui compte? C’est ce qu’elle a envie de se dire. Elle se rassure en versant du thé dans sa tasse : cette couleur chaude du liquide bien infusé, bien mélangé, c’est un peu comme un beau mariage, d’une réussite.

Une belle après-midi d’automne touche à sa fin. Cette douceur de l’air, les rayons du soleil qui bénissent les tables de la terrasse. Elle trouve cela agréable et un peu déstabilisant. On est fin octobre, tout de même.

L’ennui barre son visage de rides comme les tranchées d’une vieille guerre. Cet arrière goût d’eau plate dans la bouche, l’engourdissement de ces après-midi qui défilent jusqu’à la nuit qui vient de plus en plus tôt.

Elle n’y croit plus beaucoup, son corps s’y est mis aussi, il s’assoupit et s’attriste de plus en plus. Elle n’a plus que son prénom qui sonne encore un peu. Juliette. Il faudrait un miracle pour bousculer tout ça. Elle vide le contenu de la théière, soulève sa tasse et plonge tout son espoir dans les saveurs secrètes de l’earl grey.

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