28 Avr Vous m’inspirez
Entre nous, le courant passe déjà. Depuis longtemps. Depuis toujours.
Je sais, je peux vous faire un peu peur au début. Déjà, je n’ai pas la beauté que j’aurai voulue. Dorian Gray, ce sera toujours un mythe ou un malentendu, ou les deux. Ma solitude, mes silences, ça peut vous indisposer aussi. Je sais, je n’y peux rien. Vous comprenez, je veux rester authentique. C’est pour l’après. Je ne dis pas que ce sera l’extase, restons calmes. Mais vous me découvrirez, et vous comprendrez. Et avec un peu de chance, vous m’aimerez. Un peu.
J’ai déjà réussi. Un peu comme un séducteur de paccotille, j’ai mon tableau de chasse, vous savez. Pourtant, comme mes illustres aînés, Don Juan ou Casanova, je suis vrai. J’ai la sincérité du moment. Et ce n’est pas que de ma faute si ce moment ne dure pas aussi longtemps qu’on le voudrait. Ce serait trop facile. Mais je suis vrai. Je cherche à chaque fois, avec le fol espoir qu’elle soit la bonne.
Comment ai-je réussi ? Je le sais très bien. Je vous connais, je vous comprend. Je vous aime de l’intérieur. En un mot : je sais que vous êtes belles, et je vous le dis. Je suis un révélateur, votre Pygmalion. Je vous rends à vous-mêmes, meilleures que vous ne le pensiez. Et vous vous sentez tellement mieux, enfin. Alors, c’est aussi pour ça que cela ne dure pas toujours : une telle idéalisation, ça ne peut durer éternellement. Nous finissons toujours pas nous rabattre sur nos peurs, nos doutes, nos ombres. Vous aussi.
En attendant, je sais attendre. Je suis patient, mi guetteur mi rapace. Je sais tellement bien attendre que toute ma vie risque d’y passer si je ne me m’y mets pas pour de bon, enfin. Carpe diem.
Marie de Wezel
Posted at 14:59h, 01 maiGuillaume… On aime s’y perdre, entre vos recherches littéraires et vos quêtes humaines.