16 Jan Sur ton corps
Tu venais de mourir…
Je le comprenais très bien, puisque c’est toi qui me l’expliquais. Tes paroles me le disaient. Je l’ai saisis tout de suite. Alors, je n’avais plus que deux désirs, deux idées, deux mouvements en moi.
Le premier : celui de te faire l’amour, encore une fois. Tu venais de mourir, ton corps était encore tendre et tiède, et je sentais ton amoureuse présence auprès de lui autant que de moi. C’était toi ou ton esprit, tu étais aussi vivante qu’avant, tu étais juste au dessus de lui, un peu de côté. Alors je suis venu sur ton corps. J’ai saisi tes seins et ton ventre qui s’offraient à moi comme toujours.
J’avais bien le sentiment de rattrapper le temps perdu. Je laissais la culpabilité courir sur mon dos nu tandis que j’arpentais, pour une dernière fois, tes tendresses.
Tu n’y étais plus, que le souvenir et le souvenir et les formes de toi. J’avais bien conscience de l’étrangeté du moment, mais il y avait l’amour. Le nôtre. J’avais déjà en moi la seconde vérité, la seconde parole que le rêve venait me rapporter de toi, de nous.
Notre aventure terrestre s’achevait sans que nous ne nous soyons suffisamment dit notre amour. Jamais n’avais-je compris le tien, le nôtre, autant qu’en cet instant.
Il y eut quelques ruptures d’image, d’autres scènes. J’étais ailleurs, à recueillir le réconfort des condoléances d’un clochard qui s’attristait de la mort de ma mère.
Féminin sacré et éternel ?
Peu importe, je ne comprends pas tout ce que me dit mon inconscient. En revanche, je remercie ce rêve étrange qui me dit tout de nous et de qui nous sommes, toi et moi, toi pour moi et réciproquement.
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