Recueillement

16 Fév Recueillement

Vide d’émotions et de pensées, faible robot fatigué par l’hiver trop long, j’arpente la rue sans même porter le regard quelque part, quelqu’il soit. Suis-je vaincu ? Je ne recherche même plus les beautés qui, si souvent, croisent dans le quartier.

Je retrouve sur la place, discrètement perchée derrière sa clôture de piques en fer forgé, en haut de trois marches, la chapelle. J’en retrouve l’esthétique, l’harmonie, le calme et le recueillement. Au loin, l’icône de la Trinité de Roublov se joue des nuages d’encens et du scintillement d’innombrables bougies qui piquent les yeux de douceur. La polyphonie de quelques nonnes qui chantent les vêpres me berce. Je reste longtemps assis, sans bouger. Je n’entends plus, en moi, que ma respiration.

Ne suis-je pas tout près de moi, de mes racines, de mon éducation ? Du bon confort d’habitudes inscrites dans mes gênes depuis des générations. Y aurait-il ici un moyen de cheminer vers Dieu ? Ce serait drôle, me dis-je, d’arriver vers lui en partant des hommes.

Mais ce ne sera pas, je le sais déjà, de cette manière. Il n’y aura pas de retour, la vie est devant, en mouvement perpétuel.

Je me suis relevé, j’ai repris mon chemin, un peu moins fatigué certes.

Paris

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