Rares moments d’existence

14 Déc Rares moments d’existence

C’était hier, avec vous, Agata. Ces quelques dizaines de minutes en tête à tête, au milieu des autres qui, eux, pour le coup, n’existaient plus. Nous étions au centre du monde, au premier jour de la création.

Je m’inquiète pour moi, où tout cela va me mener. Moi, piètre et lent séducteur, et lecteur assidu de Casanova ?

Parler à une jolie femme, commencer à envisager de la séduire, de lui proposer d’aller continuer la soirée ailleurs… À l’exception du basculement dans l’univers de l’autre, du moment où l’on sait, de la confirmation que la fusion, même éphémère, est en cours. Et encore, et surtout, de l’acte charnel comme consécration et volupté suprème.

Avec toutes ces étapes qui montent en degrés vers le sommet physique, je ne connais rien d’autre qui remplisse l’existence et qui vibre autant.

Tomber amoureux, plaisir si rare, si éphémère et, dit-on, si chimérique. Il paraît qu’il faudrait s’en méfier. La passion amoureuse ne serait qu’une recherche effrénée de soi-même. Peut-être. N’empêche qu’en attendant, j’aime bien le contact avec l’autre, plus que tout même, surtout si cet autre est femme, qu’elle est belle et porte le monde en elle. Les femmes portent toutes un monde en elles. Ne devraient elles pas être, toujours, notre alfa et notre omega, notre naissance, notre accomplissement ?

Eros et Thanatos, plutôt ? Une autre fois, pas maintenant. J’ai bien éprouvé ces petites morts, dès l’amour achevé, presque à chaque fois. J’ai heureusement, encore beaucoup trop de vie en moi. C’est l’amour qui m’attire, on verra le reste en temps voulu.

Oui, la création artistique participe de la même vivration et conduit à l’extase. Je l’imagine, je la pressens, dans les balbutiements de ce blog.

Il y aura aussi la mystique. Je le sais bien, j’ai failli tomber dedans. Trop tôt, trop jeune, pas assez vivant. On verra plus tard, aussi, quand j’aurai moins de corps.

Vous comprenez alors, Agata ? Bien-sûr que vous comprenez, pas besoin de mots ou de paroles, chaque femme a le monde en elle, et elle sait tout. Mon petit rôle, c’est de vous le dire, de vous magnifier. Cela a pu vous faire un peu peur, il y avait aussi mon insignifiance et ma crétine prétention. C’est aussi dans mon ADN.

Ce que je vous demande, c’est de me laisser vous admirer. C’est ce qui fait battre mon coeur. Ne m’en voulez pas. Je suis fait comme ça. Ou plutôt défait, je ne sais pas. C’est comme on veut. Ce n’est pas de ma faute, c’est sans doute celle de ma mère qui m’a trop aimé et qui m’a trop permis de l’aimer. J’essaierai de ne pas vous déranger, et vous me permettrez au moins, jolie muse, de m’inspirer.

C’est vous qui voyez…

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