13 Mai Pression
L’espace qui sépare ma tempe droite de ma tempe gauche se serait-il réduit sans me prévenir ? Je sens une pression plus forte que d’habitude. Et je sens des circuits plus rapides que d’habitude, entre mes deux pôles mentaux qui dérèglent ma boussole, aujourd’hui. Ce n’est pas un bon jour…
Car il n’y a pas que ça… Tout est réduit maintenant. Mon souffle, qui soulève et rejète trop vite un air neutre et gris. L’espace autour de moi, qui n’a jamais été si opaque et enfermé…. Le temps devant moi, qui se limite à la prévision et la préparation des gestes que je vais devoir accomplir dans les dix minutes qui viennent et pas plus loin, et qui ne sont que la répétition de ceux que je viens de faire ces dix dernières minutes. Je ne sais plus voir au delà… Et ne parlons pas du temps derrière moi. C’est un vague à l’âme, une ode à la jeunesse, un champ d’illusions.
Je rêve ou je suis sur une plage en pleine nuit éclairée par la lune, dénudant ses rides à perte de vue ? La mer s’est retirée si loin que je n’entends même plus le ressac.
Oui, le tout dans un silence complètement vide.
Non, je ne me trompe pas. Il y a des silences riches et habités, ceux que nous apportent les vents du désert, de la prière ou de l’amour. Mais il y en a un qui ne vient de nulle part, et qui ne m’apporte rien d’autre que son souffle noir et froid et qui voudrait m’emporter vers les terres désolées de son néant.
Pas de commentaire