« Pour l’Éternité »

27 Avr « Pour l’Éternité »

Ni critique littéraire ni professionnel de l’écriture, mais amoureux fou de littérature et, je le serai de plus en plus, de théâtre.

J’ai lu et profondément aimé « Pour L’Éternité » et j’aime être troublé par son épilogue inattendu. Je suis impatient de savoir si la pièce, une fois jouée sur scène, dissipera ce trouble.

De l’autre côté de leurs vies, Nietzsche et Oscar Wilde se rencontrent et pactiseront. À ma surprise, il me fut plus facile d’adhérer au cynisme exigeant du premier, souvent mordant et drôle, qu’à l’esthétisme sentimental de l’irlandais à la « belle âme ».  Wilde soudainement plus proche du « Secret des Dieux », ce qui est singulier en cette soirée de lecture qui ponctue un grand jour d’Église qui a canonisé ses Papes.

Il y a dans toute la pièce et jusqu’à la fin une part de mystère. Les personnages ne savent pas très bien pourquoi ils sont là, comme l’autre Lou, A.Salomé. Elle « ignore exactement ce qui explique (sa) présence ici », dans ce lieu des ombres perdues et des âmes errantes qui ne connaissent pas la paix.

L’auteur règle visiblement certains de ses comptes avec la philosophie de Nietzsche, particulièrement sa vision réductrice de la femme. Mais la fin tragique de la pièce atteint Wilde plus mystérieusement, je ne m’y attendais pas. Pas de la part de la Présidente du Cercle Esthétique et Philosophique Wildien, pas non plus de mes propres intuitions. Tant mieux !

Apparaissant comme par enchantement, Dorian Gray rattraperait-il son auteur ?

Je rends hommage à Lou Ferreira, l’auteur de la pièce que j’ai eu l’honneur et le plaisir de rencontrer hier pour la première fois. Elle a su encourager l’initiative de ce blog en prononçant des mots qui me sont allés droit au coeur.

Je connais peu Lou, je ne connais de son oeuvre que cette pièce que j’ai aimée. J’aime son univers, cette quête de beauté et de liberté qui lui vont tellement bien.

Lou est belle, très belle. Sa beauté est élégance, grâce et féminité. Il y a aussi beaucoup d’émerveillement en elle, son regard et son sourire s’illuminent comme le font les purs et les enfants. Autant de signes, je suis un incorrigible optimiste, que la beauté doit vaincre la tragédie.

 

Quelques citations que j’ai particulièrement aimées :

– « Les admirateurs sont des appendices d’humains. Leur ego est mi-nus-cule ! »

– « Vous savez, déterrer des millénaires de mensonges, ça ne sent pas très bon. L’odeur pestilentielle des culs-bénis et des philosophes autoritaires c’était une douleur… »

– « Vous êtes dévoré par une culpabilité judéo-chrétienne qui vous abétit ! »

– « Le mensonge est une valeur sûre, vous avez raison. »

– « La générosité d’âme est une qualité supérieure au mépris. »

la plus troublante :

– « Notre histoire a été un poème et j’ai été bien inspirée d’attendre que les délices de cet homme me délivrent des cris du corps »

et la plus belle :

– « Mais vous êtes belle et je préfère me perdre avec vos intuitions qu’avec mes souvenirs. »

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