Petite Musique de Nuit

24 Mar Petite Musique de Nuit

Il faut bien reconnaître qu’il avait du mal. Elles ne manquaient pas, les cymbales et les grosses caisses. Elles couvraient tout l’espace de symphonies aussi puissantes qu’inégales, et déchiraient jusqu’au vent qui allait se réfugier en haut dans les branches des arbres qui levaient les bras d’épouvante.

Il y avait trop de musiques, et la fanfare était trop forte, toute emportée des joies de célébrer toujours les mêmes fêtes et honorer les vieux saints. Il s’était dit la même chose quelques jours plus tôt, lorsqu’il avait fallu s’ébaubir aux mélodies de la grande musique, celle que l’on célèbre chez les convenus, et qui est morte depuis cent cinquante ans.

Alors, comment pourrait-il donner de la voix dans tout ça ? Lui qui voulait tant dire autre chose… Dire le jour et ses beautés, mais dans la délicatesse et le murmure : le jour et les beautés sont si purs, et lui si humble et faible à les dire…

Alors, il essaierait la nuit ! Il dirait le doux silence qui enveloppe le monde et le prépare à l’éternité. Les étoiles scintilleraient de bonté, elles diraient tout l’amour, loin des combats et des certitudes guerrières.

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