09 Jan Pas toi
Tu étais dans mon rêve, je t’ai reconnue. Nous étions avec deux ou trois autres personnes, sur une grande place d’une ville étrangère, en visite touristique. Le soleil brillait fort, tes amies et toi preniez la pose.
On distinguait un grand édifice en arrière fond, peut-être une église. Quelqu’un prenait des photos. Lorsqu’à mon tour j’ai sorti mon appareil, tu as voulu sortir du champ visuel. Je t’ai demandé de t’y remettre, doucement, tendrement, avec tout l’amour et la douceur que j’ai toujours eus pour toi.
Tu m’as dit qu’il y avait eu assez de photos comme ça, que cela suffisait. Tu tapotais la poche de ta veste pour suggérer qu’un appareil y était, que toi aussi tu avais déjà les tiennes. Ce n’était pas vrai, et tu te doutais bien que je le savais. Tu avais ton air inquiet, tes traits étaient tirés, mais tu avais l’air plus jeune qu’à tes dernières années. Ton profil aquilin, tes yeux bleus, je retrouvais cette ressemblance troublante dont, enfant, j’étais si fier parce que tout le monde en parlait et que c’était pour moi le plus beau compliment du monde. Parce que tu étais la plus belle des femmes, celle qui m’aimait comme je n’ai jamais été aimé.
Est-ce pour cela que tu voulais disparaître ? Je voulais te faire rester un peu plus longtemps pour, justement, t’immortaliser.
J’ai dû me réveiller. L’avion traversait une zone de turbulences, j’ignore si j’ai pu prendre la photo. Juste contre moi, un chinois qui jouait sur sa tablette. Pas toi.
dans l’avion, entre Paris et Varsovie
Emily
Posted at 11:24h, 21 juinEmouvant au point d’en être déstabilisant…
Merci