30 Déc Ongle cassé
Les éclats pleuvent comme des lettres sous mon clavier. Brisures, éclaboussures, stries blanchâtres et inquiétantes sur le rose d’une chair inquiète… Je contemple mon orteil abîmé.
Je ne me souviens plus du choc mais je m’en réjouis encore. Il fut brutal et salutaire. C’était au réveil, je crois, de ces sommeils que je cultive comme en usine pour y développer les germes du monde nouveau.
Je n’y comprends rien. J’ai encore un peu mal. Et c’est cela qui me rassure le plus… Oui… Je me réjouis, parce que je me réveille et m’éveille à des sensations nouvelles.
La violence du choc est passée. Aigüe et stridente comme un cri d’alerte en cour d’école, avant que les coups ne pleuvent.
Muet, je suis assourdi par l’écho du cri que j’ai poussé et qui résonne sur toutes les parois autour de moi, sans que personne n’ait rien entendu, rien réagi.
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