Méditation*

13 Mai Méditation*

Cette poitrine qui se soulève, et s’affaisse, se soulève, et s’affaisse encore. Le souffle qui circule, ce mécanisme merveilleux qui me fait vivre de l’air qui vient de la mer, de la terre et que le soleil réchauffe pour qu’il caresse mieux mes poumons. Je le répète depuis ma naissance. C’est ma vie. Le miracle de ma vie. Par quel mystère suis-je venu au monde ? Un jour, ce souffle se figera. Ce sera fini. Je suis curieux de savoir si ce sera au moment de la montée, ou de la descente. Je me dis que je préfèrerais celui de l’inspiration. Mais je n’en sais pas plus au sujet de ce dernier jour, qu’à celui du premier.

Mais en attendant, je suis vivant. Cette seconde, ce filet d’air qui m’anime, tout cela est à moi. Tout cela est moi, celui qui dit je. Quelle force, et quelle fragilité en même temps !

Ma vie. Un instant, la conscience de cette puissance prodigieuse en moi me subjugue. Je comprends le pouvoir immense que me donne la vie. Alors pourquoi, en quelques secondes, ne pourrais-je inflêchir le cours des choses ?  Devenir celui que je veux devenir? Enrayer le mal, les souffrances ? Surtout, je voudrais dire à ceux qui m’entourent combien je les aime, et les installer pour de bon dans mon amour, pour toujours. Je voudrais qu’ils ressentent la force nucléaire de mon amour. Pourquoi suis-je si faible ? Pourquoi le temps passe t’il, en chassant ces moments de joie dans l’oubli ? Pourquoi cette formidable sensation qu’il m’éloigne, inéxorablement, de ceux que j’aime ? Qu’il m’emmène en un pays qui n’est pas le mien et dont je ne veux pas, celui de la vieillesse et de la mort.

La puissance de la vie, dans mon coeur et ma poitrine, qui inspire toute l’énergie du monde et expire toutes mes peurs et mes limites. Parfois, je touve mon bonheur dans la simple respiration, longue et silencieuse. Je rejoins un peu la force de la méditation. Mais cela ne dure jamais longtemps et, pour m’aider, je compte, je mesure le temps, un peu comme on enfonce des piliers contre la dune, pour que la mer de sable ne l’écroule pas, pour que l’exercice continue encore un peu, lorsque mes pensées commencent à s’emballer. L’impuissance de mon esprit, qui me suggère toute l’étendue des merveilles et ne me les permet pas. Il paraît que le paradis, c’est l’inverse : que nous n’avons plus de corps, et que notre esprit devient glorieux et puissant, que tout est possible. Que c’est étrange… J’ai du mal à y croire. Mon corps, n’est-il pas le lieu, et le moyen de l’amour ?

 

* J’aime la méditation. Je la pratique parfois, mais pas assez souvent. Je suis persuadé qu’elle apporte la paix, qu’elle guérit souvent les coeurs. Comme la prière. J’ai hésité avant d’intituler ainsi ce texte, un peu triste, alors que la méditation est positive, qu’elle conforte l’énergie de la vie.

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