24 Avr Je sais que je dors
Pourtant, ce n’est pas un sommeil comme les autres. Dans celui-ci, les rêves flottent au dessus de moi. Leurs ondes chaudes, leurs reflets et leurs promesses défilent loin de moi et ne me touchent pas. Je les entends glisser en silence. Ils perdent bientôt toutes leurs formes, ils s’évaporent dans un ciel sombre.
Mon corps est immobile et figé. Comme s’il sentait avant que mon esprit comprenne. La nuit est tombée. Elle s’est étalée tout autour de moi avant de pénétrer en moi. Bouger ne servirait à rien. Je n’ai ni l’envie ni la force de me lever.
J’entends la mer qui s’abat sur le rivage. Ses rouleaux remontent la grève sans aller jusque moi. Il semble que ma dernière chance vient de passer, celle qu’une vague me saisisse et m’emporte vers d’autres continents.
Peut-être devrais m’en réjouir. Enfin… Je veux encore un peu résister. Puisque je dors, j’ai le droit de ne pas entendre cette voix qui murmure en moi. Elle est si peu perceptible que je n’y crois pas.
Cette voix qui me dit, pourtant, qu’il est temps d’aller chercher au plus profond de ma nuit. De passer de l’autre côté de la vie. De cesser d’attendre et de ne plus croire aux hommes. De reconnaître enfin la beauté et l’amour là où ils sont depuis toujours.
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