Endormie

15 Juil Endormie

Cela ne compte plus puisque je suis en mon paradis, mais j’aime quand-même me poser cette question inutile tant que je ne disparais à mon tour dans les vapeurs du sommeil : Dans ma solitude, mon avidité, mes quêtes, mes désespoirs et mes obsessions d’elle, qu’ai-je désiré le plus ? Le spectacle de sa nudité qui s’offre enfin à mes yeux, ou les voluptés de sa peau qui, il y a encore quelques instants, se collait à la mienne tandis que son coeur et le mien ne faisaient qu’un ?

Endormie, Hélène n’est qu’à quelques centimètres de moi. Le désorde des draps dévoile les tours délicats de chaque épaule, la ligne douce de son dos, la courbe des ses hanches jusqu’aux creux insolents de la cambrure de ses reins, tandis qu’un caprice de la couverture dérobe à ma vue les territoires les plus intimes de sensualités qui m’étaient données tout à l’heure.

Je pourrais, d’un geste, relever le drap et contempler tout le corps d’Hélène qui est mien comme elle est mienne, abandonnée à moi dans le plus beau geste que tout amant offrira toujours à l’aimé: dormir auprès de lui.

L’air est humide des chaleurs de l’été et des moiteurs de nos corps.

Il est possible que mes yeux pénètrent les tissus légers qui font semblant de nous séparer, et que mes doigts parcourent ses chairs avec la fougue du sculpteur. Je ne sais plus, je m’envole avec elle, là où les rêves et l’éternité se confondent.

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