Diane d’Iéna

16 Jan Diane d’Iéna

Une vraie marquise. Elle a tout pour elle. Jolie, très jolie, chevelure blonde à bonne longueur et retenue en arrière par un catogan pour découvrir son front poétiquement penseur, lèvres fines sans être trop minces et discrètement empourprées, immenses yeux bleus dont les mille reflets hésitent entre le pâle et l’intense, nez admirablement droit et menu, teint de peau un peu mat, maquillage très savant et presque invisible. Le chic parisien, la sensualité dissimulée sous les traits de la bonne éducation et du bon sang. Finesse, beauté, charme. Le monde est vraiment trop injuste, tant mieux !

Lecteur, tu l’aimes déjà comme moi ?

Elle ne doit pas être très grande. Elle est assise en face de moi, mais un peu de travers, les genoux vers le couloir, prête à sortir. Elle ne ne regarde pas donc pas en ma direction.

Station Iéna. Elle s’est levée, elle est partie. J’ai entrevu sa silhouette à la finesse, encore une fois, élegamment dessinée et nullement embarrassée de vêtements d’hiver qu’elle a su choisir avec goût, bien-sûr.

Puisque vous ne m’avez pas remarqué, jolie Diane du XVIème, comment faire pour que mon écriture y parvienne ? Vous, les jolies femmes, vous avez le temps d’aller à l’essentiel, comme si les contingences de la vie n’étaient pas pour vous. Beauté oblige. Vous raffolez de culture, d’expositions et de grande littérature, je le sais. Peut-être ainsi ?

Paris, métro ligne 9

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