04 Sep choisi par Mercedes
Ce fut sa dernière pensée. Lui qui en avait toujours trop en tête, il n’avait même pas remarqué qu’il traversait la rue. Il ne put voir à temps la voiture lancée à toute allure qu’en tournant la tête au moment ultime pour, d’un coup d’oeil, contempler sa mort en face.
Sa vie s’arrêta là, sèchement et sans autre alerte que le crissement inutile et affolant des pneus du bolide. Sans tambours ni trompettes.
Le regard déjà fixe, il eut juste le temps d’admirer, fondant sur lui pour lui dévorer le visage, la calende aux chromes brillants du bolide qui allait l’écraser. Une dernière image, comme un spot publicitaire : celle du logo circulaire aux trois branches qu’il reconnut encore. Et il entendit sa propre voix qui lui dit comme on proclame un slogan : « choisi par Mercedes ».
Ce cri, déjà silencieux, fut celui de son adieu.
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