26 Mai Absence
C’est d’abord un mot qui surgit et vient flotter, il se dévoile à mon regard intérieur en lettres blanches comme des nuages. Il est le produit à la fois conscient et inconscient d’un esprit en quête de sens.
Ab-sense : à côté du sens ? Non présence, produit d’un intellectualisme névrotique qui finit par m’isoler de tout, de la vie, des autres comme de moi. Il doit y avoir des hommes, me dis-je, dotés d’un système d’auto-destruction très élaboré. Ils n’en ont pas conscience et n’ont même pas la puissance de s’y opposer.
J’en suis.
Constat triste et amer que je ne peux partager qu’avec la blancheur d’une feuille de papier ou d’un écran d’ordinateur ouvert sur word. Je ne peux même pas me réjouir de découvrir de tels pouvoirs en moi. Ne serais-je pas mieux en fourmi, au beau milieu d’une colonie, à remplir mille tâches peut-être inutiles mais, au moins, absorbantes et sociales ?
Tandis que là, je ne cesse de tourner et retourner sur les mêmes ronds qui délimitent le plein du dehors et le vide du dedans d’un trait opaque et grossissant.
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