À croquer sur place

19 Déc À croquer sur place

Vous comprenez, la solitude du voyageur de commerce ?

C’est ma solitude ce soir, pauvre de moi, en ce Londres qui fouette de neige ou de pluie et de vent, c’est selon.

J’ai encore les pieds mouillés, je n’ai pourtant pas fait beaucoup de mètres en sortant de l’hôtel.

Vous voyez ma détresse ?

Alors, ces deux créatures qui viennent de s’asseoir à la table qui est à côté de la mienne. Qu’est-ce que je fais ? Rien, bien-sûr.

Alors j’écris. Je lui jette quand-même des oeillades, à la jolie. Pas au mocheton qui est avec elle et qui doit se venger au lit par surcroît de sensualité. Je visualise. Mais là, elles s’amusent. C’est soirée filles, ce soir.

Elle a un nez un peu long, mais elle est très féminine. Elles parlent anglais. La bouletonne est anglaise. Elle, elle a des origines Moyen Orient, en version libérale : longs cheveux, maquillage, allure, teint mat, beauté et beaucoup de grâce.

Alors on fait comment ? Il ferait quoi, Casanova ? Mon hotel, je l’ai déjà dit, n’est qu’à quelques mètres. S’il faut emmener les deux pour avoir la belle, je ne dis pas non.

Elle a bien vu que je lui jetais des coups avec les yeux. Quand j’étais enfant, on me disait qu’ils étaient beaux. S’ils sont toujours les mêmes, qu’ils emploient leur beauté pour quelque utilité, zut !

Elle répond, elle n’a pas l’air pas contre. Les belles aiment quand elles se savent belles. Elle est au moins rassurée. Et je baisse les yeux.

Je n’ai pas la force, c’est au delà de mes limites de petit bourgeton. Trop de principes. Tu sais, les principes, les tuteurs des hommes d’honneur…

Londres

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