19 Déc La Pieuvre
Ses tentacules sont puissantes, aux bouts de bras innombrables qui, telle une hydre, repoussent et se multiplient. Plus je me débats, plus j’en élimine, les tranchant du raz de ma paume aiguisée en lame effilée, plus ils redoublent de vigueur. La pieuvre n’a de cesse de vouloir m’attirer vers le fond. Oui, je viens de la mer, je suis fait de sa matière de vase et de chair et de sable et de pierre, qui me colle et m’intoxique et m’envahit à me noyer. Je cherche à gagner l’air, m’enfuir et me libérer pour, tel un dauphin, faire des bonds vers le soleil.
Cette matière possessive et jalouse qui veut m’emprisonner, et me garder sienne, comme un corps mort et fidèle.
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