Quelques grains de sable (Saint-Briac)

27 Mai Quelques grains de sable (Saint-Briac)

Quelques grains de sable qui collent au bas de mes jambes, dont les scintillements clairs et précieux comme des bijoux chatouillent délicieusement ma peau et mes yeux. Le soleil étend ses rayons déjà couchants qui caressent mes chevilles, les mêmes qui jouent au loin sur la nappe lisse en bleu sombre de la mer. Elle s’est retirée au large où moutonnent quelques vagues qui sourient d’une barrière de rochers en laissant s’échapper des bulles de leur bouche, comme le font les gentilles grands-mères.

C’est le soir, nous quittons la plage. Le ciel d’été absorbe la lumière d’or dans l’azur pur sans tâche, la vie est éternelle.

Le sel marin gratte mon dos en dessinant des lisières blanches sur mes épaules. Je sens ma peau qui craquèle, la même qui pêle sur le nez des petits bouts de peau blanche comme du papyrus égyptien.

C’était à Saint-Briac, près de Dinard. Au coeur du monde, sur la Pointe du Nessay, entre le Béchet et la Salinette. Là où je courais et bondissais entre la grêve et les falaises pour échapper aux indiens.

Dans un équilibre de miracle, je ne lâchais jamais ma Longue Carabine, que j’avais camouflée en épuisette, ce que seuls les enfants savent faire.

Je crois dur comme pierre qu’il y a là-bas des roches qui ont gardé respectueusement l’empreinte de mes pieds nus. J’irai les retrouver.

1commentaire
  • Lucie Léanne
    Posted at 18:53h, 31 mai Répondre

    « Le sel marin gratte mon dos en dessinant des lisières blanches sur mes épaules. Je sens ma peau qui craquèle, la même qui pêle sur le nez des petits bouts de peau blanche comme du papyrus égyptien. »

    Dans un équilibre de miracle, je ne lâchais jamais ma Longue Carabine, que j’avais camouflée en épuisette, ce que seuls les enfants savent faire.
    Je crois dur comme pierre qu’il y a là-bas des roches qui ont gardé respectueusement l’empreinte de mes pieds nus. J’irai les retrouver.

    J’adore ! ça vous remue les tripes ,comme les phrases citées ci-dessus. Mais encore trop d’adjectifs sur certaines phrases.
    Mais ce texte est à couper le souffle , il faut être honnête, et cela me fait penser à la chanson de Léo Ferré : « La mémoire et la mer »

    Cordialement.
    Lucie

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