Tous dingues

24 Nov Tous dingues

Tous dingues. Plus ou moins. C’est une question de degrés, mais nous sommes tous atteints. Pas la peine d’aller chercher plus loin. Elle est là, la source du mal qui sème les souffrances, les luttes, les morts, les guerres : au coeur de l’homme. Quel crétin ce Rousseau !

Je la vois partout, la folie. Les distorsions de réalité, les dénis, les empiétements les uns sur les autres et dans tous les sens… et ce n’est rien par rapport aux pathologies les plus lourdes, mais je ne suis pas médecin ! Tous, sans exception, moi inclus bien-sûr. Disons que ce qui me protège encore un peu de moi-même, c’est le temps que je passe à la démasquer chez les autres, autour de moi, surtout les plus ou moins proches et que je connais suffisamment pour les déchiffrer imparablement. Sont-ils de plus en plus dérangés, ou est-ce ma lucidité qui augmente ? Je les trouve tous de plus en plus insupportables, et je leur donne le droit à la réciprocité.

Alors qui aimer, et comment ? Car je crois encore à une chose, une dernière pour la route: la force de l’union, même éphémère, celle de la fusion nucléaire des corps ou des coeurs. Mieux s’ils coïncident, mais c’est trop rare, on ne peut pas privilégier que les exploits. C’est paradoxal, mais c’est mathématique : moins plus moins égale plus ! La rencontre de nos folies pour un feu d’artifice ! L’amour le seul remède, le dépassement, l’oubli de soi.

C’est ce qui me protège encore : toutes les beautés qui me saisissent, et elles sont heureusement si nombreuses, elles courent à l’infini : certains paysages, beaucoup de silences et vous, surtout. C’est la seule espérance qui me reste, mais sans doute la plus belle : vous, les femmes. Folles ou pas. Je pense toujours à vous. Obsédé, sans doute un peu. Admiratif, toujours. Séduit, tous les jours de nombreuses fois. Amoureux, pas assez souvent. Je crois en vous.