Symphonie du Nouveau Monde

18 Mar Symphonie du Nouveau Monde

Maman étrennait sa nouvelle voiture, une Peugeot 104 toute bleue métallique dernier cri, dont la modernité nous aidait à chasser la peine de se séparer de la brave 4L bleu gris qui m’avait vu naître.

Le chic, c’était l’auto-radio à cassettes. C’était la dernière trouvaille. Ça te permettais de rouler partout en emmenant ta musique ! C’était formidable. Je me souviens des lacets de montagne que ma belle adorée enroulait dans la joie de nous conduire vers ses altitutes chéries.

Nous partions en vacances quand résonnaient les envolées de Dvorak dans l’habitacle de notre tapis volant (il fallait prononcer Dvorjak, mais nous n’en savions rien, et l’aimions tout autant). Alors nous montions plus vite, plus haut, de plus en plus légers. Maman était pleine de vie et de projets, et moi j’étais tellement heureux et je ne le savais même pas.

Il y avait bien quelques vents de mélancolie, poussés par les airs de quelques hautbois, mais ils faisaient vite place à des élans christiques et apaisés,au moment où les cimes nous accueillaient dans leur paix altière.

J’étais le rêve par ma mère qui voyait en moi toutes les réussites qu’elle n’atteindrait pas. Mais cela ne comptait pas encore, j’étais porté par sa confiance et sa vie.

J’étais tellement heureux et je ne savais pas qu’un tel bonheur ne repasse pas.

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