Peau de chagrin

11 Mai Peau de chagrin

Ses traits se sont affaissés, son visage s’est alourdi, comme s’il se figeait déjà. Sous le poids des années, du refuge de la bonne bouffe et des verres. Il est méconnaissable… C’est comme une ombre épaisse qui voudrait confirmer son oeuvre. Et qui sonnerait, pour lui, la défaite.

Quel paradoxe ! Lui qui se croit albatros ou léger, dorianesque ailé… Il fuit maintenant tous ces miroirs qui conspirent contre lui. Il a bien vu quelques reflets, mais il aura toujours le temps de réparer, pense-t’il. Et, une fois encore, de remonter sa pente. À coups de sacrifices et de rêves immenses mais qui finissent toujours, à la fin, par s’évanouir.

Ce n’est pas la toile qui a subi l’érosion du temps et des errements, mais sa silhouette, son visage et sa peau qui grise de chagrin.

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