Le mal en moi

13 Mar Le mal en moi

Toutes les horreurs et les atrocités perpétrées ne constituent pas une menace mystérieuse et lointaine, extérieure à nous, elles sont toutes proches de nous et émanent de nous-mêmes, êtres humains.” Etty Hillesum, Une vie bouleversée, p.107.

S’il est vrai que le monde extérieur n’est que le reflet de mon monde intérieur, alors cela revient à dire que les menaces et les sources de la souffrance que j’éprouve sont en moi. que les maux extérieurs dont je souffre, que les craintes qui m’assaillent ne sont que les conséquences et les projections de ce qui est en moi.

S’il m’est un peu plus facile de comprendre que les craintes sont des projections mentales, il m’est plus difficile d’identifier le mal qui est en moi. Déjà, je sais qu’il ne faut pas transformer cette prise de conscience en accusation et se plomber de culpabilité. Mais il y a là un mystère, quelque chose qui touche le très profond en moi. Est-ce le doute d’exister ? Ou plutôt celui d’être aimé, d’être reconnu ? Est-ce que cela ne tout se rapproche aussi de la peur de la mort ? Pourtant, ici, je ne fais qu’énumérer des mots et suggérer des pistes. Le mystère est au delà de ces mots.

Le mal est donc en moi. Je crois que ce qu’il faut, c’est accepter la souffrance, la laisser passer. Autant que la peur, il faut l’accueillir, la respecter. Mais il faut en même temps savoir lui dire qu’elle n’est pas tout, la souffrance comme la peur. Que le néant n’est qu’une illusion, autant que le chaos et la destruction. Oui, avant même de chercher à comprendre, je crois qu’il faut accepter et aimer. Il y a en moi une voix. Celle de l’adulte que je suis, qui est prête à parler à l’enfant qui est en moi, parfois souffrant, apeuré, bloqué par la vie. Je crois même qu’il n’est pas très important de chercher à comprendre en conceptualisant : La prise de conscience s’effectuera davantage au niveau du coeur. Elle sera comme l’aurore du matin, comme un éveil doux et certain, comme les bras d’un parent. C’est la présence qui compte, sa douceur et sa chaleur. Peu à peu, les émotions et les pensées se calmeront et se renouvelleront dans l’évidence de l’instant présent.

C’est une présence en moi-même. Celle de l’adulte qui reconnaît l’enfant et qui s’unifie à lui. Celle de la créature que je suis qui reconnaît Dieu et s’unit à lui.

J’accepte, je reconnais que la vie est première et qu’elle est suprême. Cela revient à dire que je ne la contrôle pas, mais que j’en profite et que j’y participe. Cette vie provient d’une énergie créatrice, qui est en toutes choses, à l’origine de tout. J’accepte aussi, je crois aussi que cette énergie créatrice est amour infini. Que celui-ci est au principe et à la fin de toute chose, de tout être, de moi. Je sais que cette vie, cette énergie nécessite mon concours pour pouvoir m’animer, me permettre de respirer, d’exister, d’aimer. Je sais que c’est un mystère profond ici aussi : il y a en moi la même énergie que celle qui est à l’extérieur, à la différence que cette énergie n’est pas auto-suffisante. Elle a besoin de l’énergie extérieure pour s’animer. Sans air, je ne pourrais respirer.

Tout le mystère est ici : plus je suis libre, plus je suis léger en quelque sorte, plus l’énergie circule en moi et communie avec l’énergie extérieure. Il y a donc des obstacles en moi qui obstruent cette circulation de l’énergie. Plus je serai conscient de cette évidence, au point de me ressentir habité par elle, plus je libèrerai l’énergie en moi en levant les obstacles. En me rendant à l’évidence qu’il ne faut pas faire obstacle à l’énergie divine qui m’est extérieure, j’accepte donc de me confier au plan divin universel et éternel. Je fais acte de confiance et de lâcher-prise.

Je suis parvenu, en écrivant ces lignes, à m’apaiser. De mon coeur maintenant se diffuse un mouvement de paix, de gratitude, de confiance et de lâcher-prise dans tout mon corps et mon esprit. Je sais que les évènements de cette journée qui commence, de cette semaine qui commence seront des occasions, à chaque fois, de me rapprocher de cette évidence qui affleure en moi. Il n’y a ni danger ni menaces, il n’y a que des circonstances qui me seront données pour me transformer, m’alléger davantage.

Je m’en remets donc, pour toute cette semaine, en confiance et en gratitude, à cette énergie divine qui est autour de moi et en moi. Celle qu’on appelle Dieu. Je connais mal ce Dieu, mais là encore, je sais qu’il n’est pas important de le définir en mots humains. Le plus important, c’est d’être avec lui.

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