Jeu de paumes

12 Nov Jeu de paumes

Mon amour, qui y a t’il de mieux, parfois, que de masser ta main ouverte avec la mienne, caresser lentement ton bras, échanger nos chaleurs et frotter nos épidermes ?

J’ai lu récemment que le pire, pour les condamnés qui, aux États Unis, croupissent des années dans le couloir de la mort, c’est l’absence totale de contact humain. Jusqu’au moment même de l’exécution, quand ils quittent leur cellule sous le regard impuissant de leurs voisins d’infortune, l’étreinte de l’adieu ou la main tendue leur est refusée. Ils n’auront droit qu’à la sangle rèche qui enserre durement le corps des suppliciés, leur visage caché sous une cagoule de tissu sans odeur. Tout cela au nom d’une prétendue justice humaine…

Pourquoi une telle pensée, au moment même où le grain de nos peaux vibre sous la pression de nos paumes ? Me reviennent aussi des souvenirs de mon adolescence : Je crois que j’aurais pu compter les semaines, les mois, les années presque sans aucun contact, aucun toucher avec personne.

Tu es là juste contre moi. Te toucher, c’est te garder en moi, avec moi, jusqu’après la fin des temps. C’est vaincre à jamais les séparations, les morts, rester unis, communiés, pour l’éternité.

à L Dd

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