Amour russe

23 Avr Amour russe

Ce sont des bouleaux à l’écorce blanche comme la neige, tachetée de sombre comme des éclaboussures, à perte de vue.

C’est une terre de sable ou de grains de poussière brune écrasée par les chaleurs au printemps.

C’est un peuple immense et lointain, perdu dans des paysages extrêmes, ou des foules grouillantes dans des villes tentaculaires.

C’était, il y a longtemps, la visite du monastère de Zagorsk.

Pour monter au sommet du clocher de l’église Saint Serge, dont on lui avait dit qu’il offrait une vue unique, il avait dû réveiller le gardien pour qu’il lui ouvre les portes, alors qu’il était le premier visiteur d’un matin de brume et de gel. Le chauffeur du taxi qu’il avait pris tôt à Moscou l’attendait en somnolant dans sa voiture dont il avait laissé tourner le moteur pour garder un peu de châleur.

C’était en plein hiver, il faisait un froid si glacial qu’il avait été impossible de dégivrer les vitres de la voiture, à l’aller comme au retour. Le long de la route, plus qu’il ne les voyait, il devinait les plaines regorgées de neige qui reflêtaient une lumière si forte. Il était heureux de la force du soleil et de la clarté de l’air qui éclataient dans un silence à peine troublé par les rares voitures et camions qui se croisaient.

Il aime cette folie qui déborde, les sentiments et la violence, la profondeur de l’âme qui vibre et qui effleure de nulle part, toutes les beautés qui surgissent de partout dans ce pays si dur, comme des miracles permanents.

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